ECkXwvFW4AEWGJnAprès des mois d’accusations mutuelles, les présidents rwandais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni ont signé un mémorandum d’accord mercredi 21 août en Angola.

Accusations d’espionnage, d’ingérence, d’assassinat politique. Après des mois de fortes tensions qui ont conduit entre autres en février dernier à la fermeture par le Rwanda de la frontière entre les deux pays, Paul Kagame et Yoweri Museveni ont signé mercredi un mémorandum d’accord à Luanda, la capitale angolaise. Un protocole d’accord signé au cours d’un mini-sommet à l’invitation du président João Lourenço et en présence du Congolais Félix Tshisekedi et de son homologue du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso.

Dans ce document de deux pages, les chefs d’État s’engagent sur sept points. D’abord : « respecter » mutuellement leur « souveraineté et celle de leurs États voisins ». S’abstenir ensuite de « toute action pouvant mener à une déstabilisation » ou conduire à cette « perception », par exemple de « financer ou entraîner des forces » dites « déstabilisatrices », chez l’une ou l’autre des parties, et là aussi plus généralement chez tous les États voisins.

À propos de la frontière fermée par Kigali, ce qui avait provoqué la colère de Kampala criant à l’embargo économique, les deux voisins s’engagent à « reprendre dès que possible les activités transfrontalières », qu’il s’agisse des « mouvements de personnes ou de biens ». Aucune date n’est fixée. Les deux pays promettent également de respecter « les droits et libertés » de leurs ressortissants de part et d’autre.

Plus généralement, les présidents ougandais et rwandais s’engagent à œuvrer pour « l’intégration régionale » et une « coopération globale » dans les domaines politiques, sécuritaires, de défense, du commerce et des échanges culturels.

Pour éviter enfin que ce mémorandum ne reste lettre morte, il prévoit que les deux signataires créeront ne commission conjointe de mise en œuvre de ces engagements et tiendront régulièrement informés les facilitateurs de cet accord – les présidents angolais et de RDC – des progrès réalisés en la matière.

« Nous avons fait beaucoup de chemin »

« Nous nous sommes mis d’accord sur un ensemble de questions », destinées notamment à améliorer « notre sécurité, nos échanges commerciaux et nos relations politiques », indique sur son compte Twitter le président ougandais, Yoweri Museveni, assurant que son pays est « pleinement engagé » à mettre en œuvre ce mémorandum.

« L’accord que nous avons signé ce jour indique le chemin à suivre pour résoudre notre problème », estime de son côté la présidence rwandaise. « Nous avons fait beaucoup de chemin », se réjouit-elle, tout en insistant pour que « tous » les points de l’accord soient bien respectés.

Climat délétère

Ces derniers mois, le Rwanda et l’Ouganda ont rivalisé d’accusations mutuelles. Le Rwanda accuse son voisin de soutenir des mouvements rebelles cherchant à déstabiliser le pouvoir de Kigali. Ce que dément Kampala, qui accuse de son côté régulièrement le Rwanda de tentatives d’espionnage.

Un climat délétère qui a suscité l’inquiétude dans la sous-région. En RDC notamment, où l’on sait que l’implication de l’Ouganda et du Rwanda est indispensable pour mener à bien la lutte régionale contre les groupes armés qui sévissent dans l’est du pays et que le président congolais appelle de ses vœux.

« Aujourd’hui, c’est un grand jour pour moi », a d’ailleurs déclaré Félix Tshisekedi à l’issue de la cérémonie de signature du mémorandum. Il a félicité les présidents ougandais et rwandais pour « leur grandeur d’esprit en acceptant de voir » leur « conflit être mis de côté et de privilégier l’intérêt supérieur de nos pays ».

Par RSA Avec RFI



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