Toujours pas d’amélioration des droits de l’Homme en Erythrée
Toujours pas d’amélioration des droits de l’Homme en Erythrée

La situation des droits de l’Homme en Erythrée ne s’est pas améliorée depuis la signature il y a un an d’un accord de paix avec l’Ethiopie qui a mis fin à deux décennies de guerre, a déploré mardi une experte de l’Onu. « Les dividendes de la paix ne profitent pas encore aux Erythréens ordinaires, et il n’y a aucun signe en ce sens », a regretté Daniela Kravetz devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève.

Dans son premier rapport depuis qu’elle a été nommée Rapporteure spéciale de l’Onu sur les droits de l’Homme en Erythrée en octobre 2018, Mme Kravetz a affirmé que des violations et des abus se poursuivaient massivement dans le pays.

« Les autorités érythréennes restent fermées à toute expression de contestation », a-t-elle jugé, en rappelant que « des centaines de personnes continuent de fuir le pays chaque mois ».

L’ambassadeur de l’Erythrée auprès de l’Onu, Gerahtu Tesfamichae, a rejeté le rapport de Mme Kravetz en le qualifiant d’ »inacceptable ».

Il l’a accusée d’avoir uniquement cherché à « dénigrer, isoler et déstabiliser » son pays.

Dirigée d’une main de fer par le président Issaias Afeworki depuis son indépendance en 1993, l’Erythrée figure systématiquement dans les dernières places des classements internationaux en matière de libertés politiques, d’expression ou droits de l’Homme.

A cause des persécutions religieuses, des arrestations arbitraires et du service militaire, des centaines de milliers d’Erythréens ont fui leur pays au cours des dernières années, en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe.

La signature d’un accord de paix en juillet 2018 avec l’Ethiopie avait fait espérer une amélioration de la situation intérieure en Erythrée. Mais Mme Kravetz a estimé que cet espoir tarde à se réaliser.

Elle a en particulier souligné les restrictions visant les communautés religieuses, en révélant avoir reçu ces dernières semaines des informations « troublantes » sur des arrestations de chrétiens, dont des femmes et des enfants, dans Asmara et autour de la capitale pendant des prières. Cinq prêtres orthodoxes auraient également été arrêtés au monastère Debre Bizen.

Et à la mi-juin, les autorités « ont saisi tous les établissements de santé gérés par l’Eglise catholique dans le pays », a-t-elle indiqué, soit au total 21 cliniques et centres de santé qui soignaient les communautés rurales.

Selon l’experte, les autorités ont expliqué que depuis un règlement datant de 1995, les institutions religieuses n’ont pas le droit d’exercer des activités autres que religieuses.

Evoquant le service militaire illimité, « l’une des principales raisons de l’émigration » des Erythréens, elle a appelé le régime à le limiter à 18 mois.

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Avec La Libre Afrique

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