Le général Khalifa Haftar.(Archives)

Le général Khalifa Haftar.(Archives)

En Libye, les troupes de l’Armée nationale libyenne (ANL), fidèle au maréchal Khalifa Haftar tentent à nouveau de s’emparer de la ville de Tripoli, capitale libyenne, pour compenser ainsi les défaites des derniers jours dans le nord-ouest du pays.

Les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et dirigé par Fayez al-Sarraj, déployées à Tripoli, ont porté des coups durs ces derniers jours aux éléments de Haftar. Soutenues par les gouvernements turc et qatari, les forces du GNA ont réussi au cours des deux dernières semaines à reprendre aux milices de l’ANL une grande partie du nord-ouest de la Libye.

Les défaites successives des troupes de Haftar ont incité Américains, Français et Saoudiens, Égyptiens et Émiratis à lui livrer d’importants équipements militaires pour mener de nouvelles opérations contre les forces de Serraj. Pour les sponsors de Haftar il s’agit de modifier l’équilibre des forces dans le nord-ouest de la Libye et d’empêcher que le moral des troupes du maréchal Haftar continue de flancher.

Ces derniers jours, les Égyptiens ont transféré du nouveau matériel militaire dans des zones où opèrent les forces pro-Haftar et une partie de ce matériel a été détectée dans la région de Tobrouk, située au nord de la province de Boutnann. Selon South Front, les forces fidèles au GNA ont publié le 10 juillet des photos montrant une roquette SNORA de fabrication suisse, lancée par l’ANL en direction des zones urbaines de Tripoli.

Et ce n’est pas tout : des photos ont aussi mis en scène des Javelin français ou des missiles antichars sophistiqués de fabrication US laissés sur place dans le QG des forces du maréchal autoproclamé dans la ville de Gharyane au sud de Tripoli. Le mois dernier, les forces du GNA ont saisi des missiles antichars de fabrication américaine et ont affirmé qu’ils avaient été fournis par les Émirats arabes unis à l’ANL. Cependant, il a été révélé par la suite qu’ils provenaient de la France.

Paris a été pris au piège et n’a eu d’autre choix que de reconnaître avoir porté assistance à Haftar tout en promettant le soutien au GNA. La presse a accusé Paris d’hypocrisie, mais ce n’est pas tant de l’hypocrisie qu’une stratégie volontairement équivoque qu’exercent les États-Unis et leurs alliés en Libye dans le strict objectif de maintenir un foyer de crise et de violence aux portes de l’Algérie et de la Tunisie.

En 2011 c’est l’intervention militaire directe de la France et de ses alliés au sein de l’OTAN qui a fait de la Libye, le foyer de terreur, en 2019, c’est une guerre civile entre Tripoli et Haftar. En réalité, les forces de Haftar sont conseillées, encadrées et dirigées par des « conseillers militaires français » entre deux rotations dans un centre de vacances et de repos dans la Tunisie voisine.

Alors à quoi bon cette guerre libyo-libyenne ? La Tunisie ne cesse de concéder des basés militaires à la France, aux États-Unis et à l’Italie tandis que l’Algérie, largement occupée à gérer une crise interne aux dimensions multiples, s’efforce d’empêcher tout débordement sur son territoire. En attendant l’heure H, heure à laquelle l’Algérie passerait, elle aussi, sous les fourches caudines, les armes continuent à affluer et à être stockés en territoire libyen l’essentiel étant de faire en sorte que l’armée algérienne.    

Par Regardsurlafrique Avec Presstv



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