La police de Gibraltar, assistée des Royal Marines, a saisi un pétrolier qui naviguait au large du territoire britannique, le jeudi 4 juillet 2019. ©Reuters

La police de Gibraltar, assistée des Royal Marines, a saisi un pétrolier qui naviguait au large du territoire britannique, le jeudi 4 juillet 2019. ©Reuters

L’analyste arabe Abdel Bari Atawan revient dans la nouvelle édition du journal Rai al-Youm sur les manœuvres illégales de la marine britannique dans le détroit de Gibraltar, le 4 juillet.

« La marine britannique, conformément aux sanctions de l’UE en vigueur contre la Syrie depuis 2011, a saisi un pétrolier géant qui battait pavillon panaméen dans le détroit de Gibraltar et transportait 300 000 barils de pétrole iranien en direction du port syrien de Banyas.

Les documents relatifs à la cargaison du pétrolier montrent qu’il était irakien. Pourtant, les États-Unis insistent sur le fait que le navire est iranien et a été chargé dans l’un des ports d’Iran.

300 000 barils de pétrole iraniens transitent chaque jour vers la Chine. Ce chiffre pourrait augmenter et ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n’y pourront rien. Ils ne pourront pas contrer les pétroliers chinois et bientôt turcs, indiens et même européens, de peur des répercussions mondiales que risquerait d’avoir une telle action.

Si le navire avait été saisi pour transport d’armes, ce serait compréhensible. Mais il a été saisi parce qu’il exportait du pétrole pour les besoins de plus de 17 millions de Syriens qui manquent de carburant et s’impatientent dans de trop longues files d’attente à l’entrée des stations-service.

La démarche de la marine britannique est aux antipodes de toutes les valeurs et les droits de l’homme. Les sanctions contre la Syrie sont unilatérales et aucune résolution de l’ONU ne légitime cette action.

Curieusement, les États-Unis et l’Union européenne, qui ont envoyé leurs avions de chasse dans les espaces aériens syrien et irakien dans le cadre d’une coalition militaire composée de 60 pays et dirigée par Washington, n’ont jamais intercepté un pétrolier du groupe terroriste Daech qu’ils prétendent combattre.

Via des intermédiaires, il a vendu son pétrole à la Turquie et au Kurdistan irakien pendant plusieurs années pour un revenu journalier de 3 millions de dollars. Pendant ce temps, sur le territoire syrien, même les fourmis n’échappaient pas à la traque des avions de la coalition américaine.

Nous ne pouvons ressentir que de la douleur et du chagrin parce que le gouvernement égyptien empêche toute livraison de pétrole en Syrie par le canal de Suez et dit se conformer au régime de sanctions européen. N’étant pas membre de l’UE, l’Égypte n’est pas contrainte de se plier aux exigences européennes mais agit pourtant à l’encontre de son voisin, en proie au projet de démembrement des pays du monde arabe.

De ce fait, le pétrolier en question a été contraint de parcourir un long trajet, de contourner le continent africain et de passer par le détroit de Gibraltar avant d’accéder à la Méditerranée, parce que l’Égypte lui interdisait l’accès au canal de Suez. Le malheur des Arabes et de l’humanité se trouve justement là.

Les Syriens qui sont restés au pays sont les premières victimes du siège et de l’oppression européens. L’Europe a fait preuve de la plus grande sournoiserie et ignominie à l’égard de ce peuple. »

Par Regardsurlafrique Avec jacques-tourtaux.com



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