L’armée tchadienne et les instructeurs français. (Archives)

L’armée tchadienne et les instructeurs français. (Archives)

Deby tance les USA 

Les États-Unis commencent à s’intéresser au Tchad.

Aucune date n’a pour l’heure été fixée pour la tenue des élections législatives et les États-Unis veulent emboîter le pas à la France. L’ambassade des États-Unis demande que « le processus soit crédible » ; N’Djamena a rétorqué que « les élections relèvent de la souveraineté d’un État ».

Pour N’Djamena, c’est au gouvernement de s’assurer du déroulement des élections dans le pays, pas besoin donc des ingérences étrangères pour cela. Le président tchadien, Idriss Déby Itno, ne s’est d’ailleurs pas arrêté à une simple réponse.

Trois diplomates de trois chancelleries occidentales ­accrédités en République tchadienne, dont deux diplomates européens et un diplomate américain, ont été convoqués par le gouvernement d’Idriss Deby. Cette mesure fait suite à leur participation à un meeting d’un parti de l’opposition. Les deux ambassadeurs européens viennent l’un de la République fédérale d’Allemagne et l’autre des Pays-Bas.

Ils ont été convoqués et sommés de s’expliquer sur leur présence à un meeting d’un parti politique non autorisé, « le Parti des transformateurs ». « Les explications fournies à cette occasion n’étant pas convaincantes, et cachant mal l’intention d’ingérence flagrante dans les affaires intérieures du Tchad », le ministère des Affaires étrangères rappelle que « le gouvernement ne permet sous aucun prétexte une forme quelconque d’atteinte à sa souveraineté ». Les États-Unis ont visiblement décidé de s’ingérer dans les affaires du Tchad de la même manière qu’ils l’ont fait avec la RDC.

À cet effet, l’ambassade avait notamment insisté pour « l’autorisation sans délai des partis politiques qui répondent aux critères établis légalement » et réclamé « le plein respect du droit des citoyens à se rassembler paisiblement, même lorsque le but du rassemblement est de critiquer le régime et d’inciter les citoyens à voter contre le parti au pouvoir ».

« Les élections ne sont pas dictées de l’extérieur. Le Tchad est un pays souverain », a rétorqué Zene Bada. Des élections sont prévues « dans le budget de 2019 […]. La Céni (commission électorale indépendante) est mise en place, la classe politique est d’accord pour aller aux élections. L’année 2019 est une année électorale. Tant pis pour ceux qui ne seront pas prêts. Nous irons avec ceux qui sont prêts et ceux qui veulent aller ».

Ces ingérences américaines, dans les pays où la France est très présente, deviennent de plus en plus fréquentes.

Il semblerait que les États-Unis veulent reprendre les choses en mains dans les pays ou la France n’arrive plus à assurer les intérêts de ses pairs. Des ingérences que beaucoup de pays africains, dont le Tchad, n’acceptent d’ailleurs plus.

Par Regardsurlafrique avec Presstv



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