Libreville, Samedi 11 Mai 2019 (Infos Gabon) –  L’institution de Bretton Woods salue les efforts fournis par le gouvernement, mais cible également les secteurs où des efforts doivent être faits pour améliorer  les conditions de vie des populations.

Des experts de la Banque mondiale ont présenté jeudi à Libreville la Revue des dépenses publiques au Gabon. Intitulé «Améliorer la qualité de la dépense publique pour favoriser une croissance inclusive», ce document de 200 pages examine sans complaisance les forces et les faiblesses de la dépense publique au pays d’Ali Bongo Ondimba.

Portant sur la période 2010-2017, il passe en revue l’investissement public et la masse salariale de la Fonction publique, la composition et l’évolution des recettes non pétrolières. Les analystes se sont aussi intéressés  aux dépenses publiques dans les secteurs de l’éducation, de la protection sociale et de la santé, présentés comme prioritaires pour le gouvernement.

En guise de recommandations, la Banque mondiale demande la réaffectation des ressources de l’administration publique vers les secteurs des affaires économiques, du logement, de la santé, de l’éducation et de la protection sociale ainsi qu’une mise à jour du plan national d’infrastructures en vue d’assurer une plus grande cohérence entre les plans sectoriels.

Tout comme elle recommande également des contrôles dans les recrutements en vue d’une gestion efficace des salaires. Un gel des recrutements douze mois serait nécessaire, exception faite aux départements ministériels prioritaires.

En matière d’éducation, le document décrie des performances inférieures aux prévisions du taux de Produit intérieur brut (PIB) par habitant et de ses niveaux de dépenses publiques. L’institution de Bretton Woods pense à ce sujet que le Gabon devrait revoir à la hausse les dépenses publiques en matière d’éducation, accorder un point d’honneur à la gouvernance de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

Pour ce qui est de la santé, la Banque mondiale recommande de réorienter les dépenses vers les soins préventifs et promotionnels dans les établissements scolaires, compte tenu du fait que le niveau de dépenses est faible et volatile. Le Gabon devra aussi rendre les districts de santé plus opérationnels, œuvrer en faveur du renforcement de la gestion pharmaceutique, de l’orientation des patients vers des centres spécialisés et de l’établissement des mécanismes de surveillance.

La mise en place des systèmes de gestion budgétaire et d’incitation plus efficace est aussi recommandée. Des corrections sont aussi à apporter au niveau de la protection sociale, indispensable pour le développement socio-économique et la réduction de la pauvreté.

Du côté de la Banque mondiale, les experts présentent ce rapport comme une véritable boussole qui devrait permettre au Gabon de rationnaliser ses dépenses publiques. «Depuis 2014, les déséquilibres budgétaires croissants ont contraint le gouvernement à réduire les dépenses publiques : il est encore possible de rééquilibrer davantage les finances publiques. Les allocations budgétaires devraient privilégier l’accès à des services de qualité en santé et éducation, tout en renforçant  le ciblage et la couverture de la protection sociale non contributive»souligne David Elmaleh, économiste pays pour le Gabon à la Banque mondiale.

«Le gouvernement devrait poursuivre les deux priorités suivantes : accroître la marge de manœuvre budgétaire dans la mesure du possible et améliorer l’efficience des dépenses dans tous les secteurs. Un certain nombre de réformes allant dans ce sens ont déjà commencé et doivent poursuivre leur mise en œuvre, notamment l’introduction de gestion par résultats dans le secteur primaire de la santé et l’adoption d’un mécanisme de ciblage basé sur des indicateurs objectifs de pauvreté pour les Gabonais Economiquement Faibles (GEF)»pense Alice Ouedraogo, représentante résidente de la Banque mondiale pour le Gabon.

Pour le gouvernement, cette revue salue les progrès réalisés et fera l’objet d’une appropriation par les pouvoirs publics. «C’est une étude intéressante dans la mesure où elle a montré les efforts faits par le gouvernement de la République dans l’objectif de satisfaire les dépenses publiques avec les hautes orientations du président de la République. Cette étude a identifié les secteurs dans lesquels les efforts sont faits, mais en même temps, a suggéré certaines recommandations pour améliorer les conditions de vie de nos populations», s’est réjoui Jonathan Ndoutoume Ngome, ministre délégué à la Santé, à la Protection sociale et à la Solidarité nationale.

FIN/INFOSGABON/SM/2019

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Avec Info Gabon

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