RDCongo: le Conseil supérieur de la Magistrature intimide des magistrats du Sud-Kivu
L’Asadho (Association africaine de défense des droits de l’Homme) dénonce, dans un communiqué de presse du 20 mai, les tentatives d’intimidation contre des magistrats ayant exprimé des revendications d’ordre socio-professionnel.
Selon l’Asadho, le 11 février dernier, « les magistrats » du Sud-Kivu ont envoyé un memorandum au Conseil supérieur de la Magistrature pour dénoncer les mauvaises conditions dans lesqueslles ils doivent exercer leur charge: « la modicité persistante des salaires, non indexés au dollar » et « l’injustice » de la répartition de l’enveloppe budgétaire allouée au pouvoir judiciaire.
Où vont les 70%?
Selon les magistrats mécontents, 30% de celle-ci va aux salaires et le reste au fonctionnement de la Justice, une proportion qui les scandalise vu que chaque magistrat, selon eux, paie lui-même le papier, les stylos, les tables et l’ordinateurnécessaires à son travail. « Où vont, alors, les 70% de cette enveloppe? ».
Selon l’Asadho, « au lieu de répondre aux préoccupations soulevées par les magistrats, nous apprenons que le Conseil supérieur de la Magistrature recourt encore aux vieilles méthodes d’intimidation, menaces de révocation, mutation ou sanction à l’endroit des magistrats signataires dudit mémorandum ».
Et l’ONG, « très préoccupée », d’exhorter à « mettre fin à l’exploitation des magistrats », de recommander au Conseil supérieur de la Magistrature d’ »engager le dialogue » avec les mécontents « pour définir ensemble les voies nécessaires à la satisfaction de leurs revendications » et de « s’abstenir de toute menace » à leur endroit. Elle recommande aussi aux magistrats de ne pas reporter le coût des frais de fonctionnement de la justice (papier, tables, stylo, etc…) sur le justiciable.
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Avec La Libre Afrique