REVUE DE PRESSE FRANÇAISE/A la Une : Pâques meurtrière au Sri Lanka

« C’était une rivière de sang », voilà les mots simples et glaçants d’un commerçant sri-lankais tout près de l’église Saint-Antoine à Colombo. L’un des lieux pris pour cibles ce dimanche lors d’une série d’attentats, sur des lieux de culte, donc, des hôtels aussi.

Dans cette petite église, « les cendres tombaient comme des flocons de neige », explique cet homme au New York Times, un témoignage repris ce matin dans Le Figaro.

Le journal rappelle pourtant que « depuis dix ans, l’île était calme. Composée de bouddhistes, d’hindous, de musulmans, de catholiques, l’ancienne Ceylan vérifie par le sang que la coexistence pacifique de communautés est toujours difficile, et ô combien précaire. »

 

La violence des attaques est racontée ce matin dans tous les titres de la presse française

Les détails nous arrivent, comme cette première détonation qui a raisonné dans l’église Saint-Antoine. Elle était « remplie de fidèles quand le kamikaze a actionné sa charge. L’explosion a été d’une telle puissance que la toiture de l’édifice a été soufflée, raconte Le Parisien. Témoin terrible : cette statue du Christ toujours debout mais criblée des impacts de la déflagration. »

Image des plus frappantes dans « ce Sri Lanka sorti tant bien que mal de ses tourments », estime Les Dernières Nouvelles d’Alsace. Le journal de l’est parle d’un pays « à l’image d’un volcan mal éteint, d’une île pouvant soudain chavirer sous le coup de rancœurs jamais endormies ou de pulsions fondamentalistes ».

 

Hier le Pape François lors de son message de Pâques a prié pour le Sri Lanka, et pour « tous ceux qui souffrent »

Les mots du souverain pontife sont repris aujourd’hui par le quotidien La Croix. Avant sa traditionnelle bénédiction urbi et orbi, François a promis que « le Christ n’abandonne pas ceux qui sont dans l’épreuve, dans la souffrance et dans le deuil ».

Et face à tant de violence, il y a tout de même ces photographies qu’il faut aller voir sur le site internet du Monde. Car Pâques a été célébré également dans la joie et le recueillement par les chrétiens du monde entier, de Karachi à Jérusalem, de ces femmes les mains jointes qui prient au nord de la Syrie, aux peintures colorées de la ville d’Ouro Petro au Bresil, des habits d’apparats à New York, aux processions à cheval dans l’est de l’Allemagne. Ce sont tous, aussi, les visages qu’il faut retenir de ce dimanche de Pâques.

 

L’Eglise meurtrie appelle donc à une renaissance, y compris en France

« Avec son toit éventré, son puit de lumière, ses portes noircies par la fumée et ses bancs de messe réduits en morceaux, l’église Saint-Antoine de Colombo rappelait inévitablement dimanche un autre drame vécu ces derniers jours par le monde chrétien », voilà ce que l’on peut lire ce matin dans Le Figaro.

Ce dernier s’empresse d’ajouter que « le parallèle avec Notre-Dame de Paris s’arrête au dégât matériel et à l’émotion suscitée à l’échelle mondiale ». Partout, c’est donc une communauté chrétienne en reconstruction qui se dessine. En reconstruction, ou en renaissance donc. C’était l’intitulé hier d’une messe à l’église Saint-Eustache : 2 000 personnes rassemblées pour écouter l’homélie de l’archevêque de Paris.

Parmi elles, « Roseline, 76 ans, rencontrée par le journal Le Monde. Elle explique son « envie d’être au milieu d’une foule chrétienne« . Lyndale, son mari d’origine américaine, parle lui d’un besoin de « communion », avec les catholiques, oui mais pas seulement, « avec le passé aussi », « avec l’histoire », « avec le monde, qui s’est montré solidaire au-delà de ce que nous pouvions imaginer ».

 

Les chrétiens de France se tournent donc vers l’avenir

Oui car comme la statue du Christ dans la petite église Saint-Antoine de Colombo, bien des symboles sont restés debout après de l’incendie de Notre-Dame de Paris. La croix raconte ainsi cette bible, « encore grise de cendres et de poussières », que l’archevêque de Paris a remise hier aux chefs des sapeurs-pompiers en hommage à leur combat héroïque.

Une offrande en signe de gratitude, et d’espoir, car au sein de la communauté catholique, et certainement bien au-delà, ce lundi, on croit, aussi et malgré tout, au renouveau.

 

Source : RFI/ Auteur : Maxime Jaglin

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