Gabon-Education/Réformes : Une patate chaude !

La réforme inhérente aux nouveaux critères d’attribution de la bourse d’étude, octroyée au Gabon par l’Etat et annoncée lors du dernier conseil des ministres, sera la cause d’un soulèvement des élèves ce lundi 8 avril. Présentée comme une mesure de trop, une pétition circule pour s’y opposer et les élèves du Gabon comptent manifester leur mécontentement.

Au Gabon, pour prétendre à la bourse il faut désormais, non seulement avoir la note de 12/20 au baccalauréat mais également, avoir 19 ans au plus au moment de l’examen. La réforme, proposée par le Ministère de l’Enseignement supérieur lors du récent conseil des ministres, en raison des « évolutions économiques actuelles » plus que difficile, vise selon le gouvernement, à adapter les conditions d’attribution des bourses à la réalité économique actuelle. Cette réforme passe cependant mal auprès de l’opinion et soulève depuis son annonce de vives critiques de la part de la société civile, y compris des élèves et étudiants qui voient leur avenir compromis en raison des « erreurs » commises dans la gouvernance du pays.

L’Union nationale des étudiants du Gabon (UNEG) dans une pétition dénonce le « dernier mixage du gouvernement » qui est « progressivement en train de supprimer la bourse ». Le mouvement et d’autres acteurs anonymes appellent donc les élèves à une prise de conscience collective face aux enjeux de cette réforme qui devrait modifier l’implication de l’Etat dans l’accompagnement des étudiants gabonais. Si ces derniers acceptent avec réserve la réforme sur la note perçue comme un facteur qui devrait favoriser l’excellence, le critère âge, lui, est largement rejeté parce que inadéquat avec l’environnement scolaire national.

« L’élève en classe de terminal doit, pour accéder à la bourse avoir une moyenne de 12/20 au minimum au baccalauréat. Et comme si cela ne suffisait pas, seuls les élèves ayant 19 ans au plus, obtiendront cette bourse », fustigent les élèves qui accusent le gouvernement d’avoir fait le lit des maux qui accablent la bonne santé économique du Gabon.

Les dirigeants pointés du doigt

Mal gouvernance, dilapidation de l’argent public, mauvais cadrages, manque de vision efficace de développement du pays,les élèves accusent dans leurs pétitions, les dirigeants qui se sont tour à tour succédés dans des postes à haute responsabilité de l’Etat, d’être la cause du malaise dont souffre actuellement le Gabon, et ses conséquences sur la vie des populations lambda. « Le Gabon vit une crise certes, mais c’est justement eux qui ont créés cette crise », fustigent les élèves qui dénoncent le vol au sommet de l’Etat et le mensonge à l’égard des populations. Des pratiques selon eux, qui n’ont pas permis de faire évoluer le pays afin d’assurer une « prospérité » à chaque composante de la nation.

L’Université Omar Bongo (UOB), l’un des symboles de cet échec caractérise une société en perte de vitesse et de repères. Plusieurs années après sa création, l’établissement peine à être une référence nationale en dépit des critiques qui accompagnent son parcours au fil des années. « Aujourd’hui, c’est en empiétant sur la jeunesse, le peuple qu’ils veulent réparer leurs erreurs », s’indigne-t-ils, invitant les élèves à boycotter la rentrée des classes prévue ce lundi.


Michaël Moukouangui Moukala

Avec Gabon Eco

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