LETTRE OUVERTE A BLAISE COMPAORE : « Vous ne méritez plus la confiance du peuple burkinabè », selon Ibrahim Ouédraogo

 

L’auteur de la lettre ouverte adressée à l’ex-président Blaise Compaoré, estime que ce dernier ne mérite plus la confiance du peuple burkinabè. Selon lui, le message qu’il a adressé aux autorités actuelles relève d’un simple calcul politique. Lisez !

 

Du contenu de votre correspondance adressée au chef de l’Etat actuel, M. Roch Marc Christian Kaboré, qui est d’exprimer votre solidarité et votre compassion au peuple burkinabè en lui apportant aide et assistance dans sa lutte contre le terrorisme, information relayée dans un premier temps par les réseaux sociaux  et confirmée ensuite par notre gouvernement à travers la voix de son porte-parole, je voudrais, dans un premier temps, vous dire merci  pour cette main tendue.

Ayant été observateur de l’histoire politique de mon pays, plus d’un quart de siècle, je voudrais tout de même relever quelques observations quant à la sincérité de votre offre. Personnellement, je vous comprends difficilement pour ne pas dire que je ne vous comprends pas. Ceci étant, pour me rassurer et éclairer l’opinion burkinabè, j’ai formulé un certain nombre de questions dont je vous sollicite humblement des réponses que voici :

1 – Combien de temps s’est écoulé du 31 octobre 2014 au 31 mars 2019 ?

2 – Quelle est la cause de l’insurrection populaire ?

3 – Quel but avait votre obstination à réviser l’article 37 malgré  la volonté contraire de votre peuple dans sa majorité ?

4 – Combien de familles ont-elles été endeuillées par le coup d’Etat fantoche et bâtard de vos hommes de main ?

5 – Combien de fils de ce pays, militaires comme civils, ont-elle perdu la vie dans les attaques terroristes de 2015 à 2019 ?

Au vu de ces questions, j’ose croire qu’en vous regardant dans la glace et en toute âme et conscience, ces réponses vous troubleront la conscience si toutefois la sincérité vous habite toujours.

Votre cœur vous dira tout simplement ceci :

Cela aurait pu être évité si j’avais pu contenir ma boulimie du pouvoir et si j’avais eu l’amour vrai et du respect pour mon peuple……

Personnellement, en tant que citoyen épris de paix et de justice, je ne comprends pas, comme la plupart de mes concitoyens, que c’est  maintenant, après tant de haine cultivée en vous, que vous venez d’avoir subitement un cœur d’agneau. La période est si mal placée.

 Un adage de chez nous dit : « celui qui se trouve dans une cachette voit venir  son ravisseur ».

N’est-ce pas un divertissement ou un test à la maturité de notre peuple à disséquer les enjeux politiques ?

Aujourd’hui, j’ose affirmer que la plupart des Burkinabè sont politiques et comprennent facilement le langage des politiciens sourds-muets.    

Sans haine ni rancœur, voilà ce que je fais de la lecture de votre correspondance en cette période bien précise.

C’est au moment où une crise inégalée vient de s’installer entre leaders politiques en Côte d’Ivoire et ne sachant pas si votre protégé,  M. Alassane Dramane Ouattara sera réélu en 2020, et que vous vous voyez déjà un avenir incertain dans ce  pays hôte !

 

1 – N’est-ce pas parce que le procès du putsch manqué tire à sa fin et que la plupart des éléments de ton ancienne  garde prétorienne seront écroués et que les cendres de l’ex-RSP sur lesquels vous comptiez toujours seront dispersées à jamais ?

 

2 – N’est-ce pas que c’est pour les échéances électorales de 2020 au Burkina que vous inventiez ce stratagème pour pouvoir rentrer au pays et porter secours à votre parti qui ne s’y trouve pas un candidat idéal dans la cohésion ?

 

3 – N’est-ce pas aussi pour galvaniser vos troupes pour l’élection d’un Président du Faso ‘’CDP’’ qui vous soustrairait de la justice où vous êtes attendu ?

 

4 – Bref, le constat final est que  c’est au moment où nos autorités et nos Forces de défense  et de  sécurité sont en train de prendre le dessus et viennent inexorablement à bout de l’anéantissement de ces chiens galeux, que vous vous présentez comme un héros salvateur.

 

Une chose est claire, vous êtes à bout de forces de vos intrigues et votre arnaque de l’histoire ne passera pas.

 Avec l’opération Otapuanu et d’autres qui suivront, nous croyons à la victoire  finale de la vérité sur le mensonge. Votre cause est perdue à jamais et la victoire de nos braves FDS n’est pas marchandable et récupérable.

Vous n’avez aucune expérience salvatrice pour le Burkina, si ce n’est  que des expériences amères de rejet et de regret. Vous ne méritez plus la confiance du peuple burkinabè car vous n’avez aucun  respect de la parole donnée et vous dormiez à chaque fois qu’un événement malheureux survenait au Burkina Faso sauf que ça n’a pas été le cas les 30 et 31 octobre 2014.

Peut-on  faire confiance à un récidiviste notoire de crime de sang comme nous le démontre le cas du Capitaine Henri Zongo, du Commandant Boukary Lingani et bien d’autres après le carnage du 15 octobre 1987 qui a emporté le Capitaine Thomas Sankara et ses 12 compagnons ?

 

L’histoire rattrape toujours ses concepteurs

 

Pour terminer, cher président, cher pompier de la 25e heure, apprenez, tout comme vos irréductibles lieutenants et valets locaux, que ce ne seront pas au nom d’une quelconque réconciliation et d’une paix sociale taillées sur mesure que nous allons passer par pertes et profits vos centaines de morts, de blessés de l’insurrection  populaire et du coup d’Etat manqué en passant par les victimes liées  au terrorisme.Le « Plus rien ne sera comme avant » est d’actualité et tous ceux qui sont impliqués d’une manière ou d’une autre, doivent passer devant les juridictions avant une quelconque réconciliation et un quelconque  pardon.Je profite mettre en garde toute personne physique ou morale, autorité quelconque, fût-elle de l’Etat, qui va tenter de vous soustraire des juridictions au vu des crimes de sang qui pèsent sur vous pendant que des petits voleurs de poulets et de cabris croupissent en prison. N’oubliez pas que la cause principale de toute cette tragédie est votre entêtement à demeurer président à vie.  Alors, j’en appelle aux forces progressistes, aux organisations de masse, de la société civile intègre et consciente de se mobiliser pour contrecarrer vos projets sordides et machiavéliques pour ramener notre peuple en arrière dans sa marche radieuse pour le développement et la démocratie.

 

TINDAOGO Ibrahim OUEDRAOGO 

Un militant de la société civile

 



Avec lepays.bf

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