RDC: 260.000 enfants ont faim au Kasaï
RDC: 260.000 enfants ont faim au Kasaï

Selon l’Unicef, quelque 260.000 enfants du Grand Kasaï – qui a vécu une rébellion et sa sanglante répression en 2016-2017 – souffrent de malnutrition aiguë sévère.

La rébellion dite « Kamwina Nsapu » et sa sanglante répression par le régime Kabila avaient fait 3000 morts au moins et environ 1,4 million de déplacés, entraîné la destruction de nombreuses infrastructures de l’Etat – accusé par les rebellesd’abandonner le Grand Kasaï – et de l’Eglise (écoles, dispensaires..). Les forces armées kabilistes y avaient favorisé la création de milices ethniques anti-Kamwina Nsapu, les Bana Mura, dont les exactions se poursuivent aujourd’hui. En raison des troubles, de nombreux paysans n’ont pu travailler dans leurs champs. https://afrique.lalibre.be/12455/rdc-massacres-au-kasai-crimes-contre-lhumanite-pour-un-chaos-organise/

Redditions sans solution

Après la proclamation de la « victoire électorale » de Félix Tshisekedi, début janvier, plusieurs centaines de miliciens Kamwina Nsapu ont rendu les armes, s’attendant à ce que les choses s’améliorent au Kasaï maintenant qu’un fils de la région est au pouvoir. Rien n’a cependant été prévu par Kinshasa pour accompagner ce mouvement et, la semaine dernière, des experts de l’Onu ont souligné que ce désarmement non organisé n’était pas une assurance pour l’avenir. « Ces mouvements spontanés indiquent la voie à suivre », avaient-ils jugé, mais « il faut organiser un désarmement réel en prenant toutes les précautions nécessaires pour que ces armes ne soient plus utilisées, pour que les combattants ne se sentent pas obligés de retourner au combat ».

En février dernier, des habitants de Kamako (Kasaï) se sont plaints des désordres causés par les miliciens Kamwina Nsapu ayant déposé les armes. Laissés à eux-mêmes, puisque leur désarmement n’est pas organisé, ils rançonnent les habitants pour vivre, instaurent des « taxes », occupent des bâtiments publics parce qu’ils n’ont pas d’endroit où se loger…

Si des milliers de déplacés sont rentrés chez eux (y compris par la force, comme les 300.000 qui s’étaient réfugiés en Angola et en ont été expulsés depuis la « victoire » de Félix Tshisekedi), la situation est loin d’être stabilisée et l’accès aux ressources s’est encore rétréci pour les familles pauvres, alors que l’Etat central n’est toujours pas sorti de son indifférence à l’égard de la région.

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Avec La Libre Afrique

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