Gabon: « Ce n’est pas le soupçon qui gère la République »

Le soupçon ne se substituera jamais à la vérité. C’est avec tristesse que je constate qu’un nombre insignifiant de compatriotes de l’opposition, dans un sursaut d’orgueil étroitement lié au désespoir, a érigé le soupçon comme règle de gouvernance politique. Dois-je leur rappeler que même si la rumeur gangrène désormais l’information dans notre pays, ils ne sont pas dispensés du devoir moral et même politique de servir aux populations gabonaises la stricte vérité. 

Je m’adresse particulièrement aux « 10 enfants de la République », qui ont placé comme postulat de départ pour leurs campagnes politico-médiatiques, le soupçon imaginaire d’une indisponibilité présidentielle. Si les opinions sont discutables parce que la démocratie le permet, je crains que les faits soient moins élastiques. On a beau les retourner dans tous les sens, un président bien en place, exerçant ses missions régaliennes ne pourra jamais déclencher un article 13 de la constitution gabonaise dont le contenu est connu de tous. 

Ce n’est pas le soupçon qui gère la République, c’est la vérité
. L’histoire du soupçon politique n’a jamais abouti à des fins heureuses pour ceux qui l’ont porté. Ce fut le cas du soupçon de l’incapacité du Gabon à organiser la CAN 2012, tombé sous le coup de la vérité. Que dire du soupçon sur l’impossibilité du président actuel de se présenter à l’élection présidentielle de 2016, rejeté par l’histoire. Et enfin, pour en rester qu’à ces quelques soupçons historiques, le soupçon d’une naissance qui aurait échappé à ses géniteurs, encore une fois dirigé contre le Chef de l’état et enrayé par la vérité implacable du 9 février 1959. Je répète, le soupçon n’est pas une règle de gouvernance politique. Je ne soupçonne donc pas l’opposition gabonaise d’un quelconque sérieux lorsqu’elle parle aujourd’hui de la vacance du pouvoir, s’agissant d’Ali Bongo Ondimba.

Plus récemment, l’opposition gabonaise nous en a encore mis plein les yeux, fidèle à sa réputation de professionnelle du soupçon. D’abord une prétendue mort, puis des souhaits de bon rétablissement pour certains à la moralité retrouvée, ensuite le soupçon de l’incapacité du président à être maître de son corps et devant les allers-retours « agaçants » du Chef de l’Etat entre Rabat et Libreville, le scénario hollywoodien du sosie qui gouvernerait le Gabon. On ne peut pas dire que l’imagination a manqué aux opposants gabonais. Pour finir, j’aimerais partager avec vous une citation qui à mon sens, montre à suffisance l’incapacité de l’opposition à gérer le pouvoir dans notre pays, je cite: « L’opposition est le contre-pouvoir mais ce que nos opposants ignorent, c’est que le contre-pouvoir est aussi le pouvoir » fin de citation. Et cette réalité-là est loin d’être un soupçon.

Martin Madiandza, citoyen gabonais engagé et Master 2 en sociologie politique



Avec Investir Gabon

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