Tanzanie: le principal opposant libéré sous caution
Tanzanie: le principal opposant libéré sous caution

Par AFP

Le président du principal mouvement d’opposition de Tanzanie, le député Freeman Mbowe, poursuivi pour manifestation illégale, a été libéré sous caution, jeudi, après plus de trois mois de détention. Son arrestation illustre la dérive autoritaire du président Magufuli.

Freeman Mbowe avait été arrêté fin novembre 2018 avec une autre députée du parti Chadema, Esther Matiko, pour ne pas avoir obéi à deux citations à comparaître devant le juge. Ils avaient été arrêtés au tribunal de Kisutu, à Dar es Salaam, où ils devaient être jugés avec sept autres dirigeants du Chadema pour leur participation à une manifestation en février 2018. Ils avaient fait appel de leur mise en détention.

« Jamais vu un pareil cas »

Jeudi, le juge Sam Rumanyika, de la Haute cour, a vivement critiqué la décision du premier juge, estimant qu’il s’agissait d’une violation du droit des deux accusés. « Je n’ai jamais vu un cas pareil dans mon expérience de juge », a déclaré M. Rumanyika, affirmant qu’il est « dangereux de refuser à un accusé la libération sous caution sans aucune raison valable ». « J’ordonne que Monsieur Mbowe et Madame Matiko soient libérés immédiatement. Ils devront se présenter une fois par mois au tribunal », a conclu le haut magistrat.

Les deux députés ont aussitôt été remis en liberté, en attendant de comparaître devant le tribunal de Kisutu, dans le cadre du procès intenté contre des dirigeants du Chadema pour manifestation illégale.

Mbowe et les autres accusés sont jugés pour leur rôle dans une manifestation organisée le 16 février 2018, où une étudiante de 22 ans, qui ne participait pas au rassemblement, a été tuée par une balle perdue lors des tirs de sommation pour dégager la voie publique envahie par des partisans du Chadema. Une enquête avait été ordonnée par le président John Magufuli après la mort de l’étudiante. Six policiers avaient été arrêtés, mais ils ont été relâchés, l’accusation estimant que les responsables de cette mort étaient les organisateurs de la manifestation.

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Avec La Libre Afrique

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