GESTION DES CANTINES SCOLAIRES  « De mauvaises pratiques existent mais il n’y a pas de sanctions», selon Roger Ilboubo, DAMSSE

La Direction de l’allocation des moyens spécifiques aux structures éducatives (DAMSSE) du ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) était face à la presse, le mardi 12 février 2019 à Ouagadougou, pour faire « l’état des lieux des cantines scolaires » dont la gestion fait souvent couler beaucoup d’encre et de salive.

Le directeur de l’Allocation des moyens spécifiques aux structures éducatives (DAMSSE), Roger Ilboudo, et ses collaborateurs étaient face aux journalistes, le 12 février 2019, pour faire l’ «état des lieux des cantines scolaires ». L’éducation n’a pas de prix, dit-on, mais elle a un coût. Si « en instaurant les cantines scolaires, le gouvernement, à travers le MENAPLN [ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales], vise l’amélioration des performances scolaires », il faut noter que pour l’année scolaire 2017/2018, l’Etat a dépensé 17,912 milliards de F CFA dans les vivres pour les cantines au préscolaire et au primaire et ses partenaires comme la Catholic Relief Services (CRS) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont débloqué respectivement 2,990 milliards de F CFA et 1, 138 milliard de F CFA. Au niveau du post-primaire et du secondaire, c’est 1,650 milliard de F CFA débloqué par l’Etat pour la dotation en vivres. Pour l’année 2019, eu égard à « l’importance inestimable de la cantine scolaire, pour un pays tel le
Burkina Faso, dans l’atteinte des finalités de l’éducation », la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) en a fait une de ses préoccupations et « dans le cadre du protocole d’accord avec les syndicats, une simulation sur les cantines scolaires a été faite », relève Roger Ilboudo. Ainsi, pour l’année 2019, il est prévu 34,312 milliards de F CFA pour doter en vivres des écoles préscolaires et primaires et pour les établissements post-primaires et secondaires, les dépenses prévues s’élèvent à 4,784 milliards de F CFA. Avant de s’étaler sur les différents volets de dépenses dans l’achat des vivres, le directeur de l’Allocation des moyens spécifiques aux structures éducatives a tout d’abord tenu à souligner qu’ « à ce jour, la gestion de l’ensemble des cantines scolaires financées par l’Etat et ses partenaires relève » de sa direction. Il précise que « le contrôle de la qualité des denrées est assuré par des cabinets privés spécialisés dans l’expertise technique des vivres, qui sont recrutés par le MENAPLN », alors que « le suivi-contrôle de la gestion des vivres, dans les écoles primaires, est assuré par les contrôleurs CEB, provinciaux, régionaux et centraux ». Ensuite, il mentionne qu’« au post-primaire et au secondaire, les vivres stockés dans les magasins régionaux font l’objet de contrôles de gestion après les dotations et d’inventaire en fin de chaque année scolaire. » Toujours est-il qu’ « à tous les niveaux, le contrôle de la gestion des vivres se fait lors des missions d’appui-conseil et de suivi- contrôle», foi de Roger Ilboudo.
Mais seulement, tout ce dispositif ne semble pas suffisant pour obtenir une gestion saine des cantines
scolaires. Et à l’entendre, «de mauvaises pratiques existent mais il n’y a pas de sanctions», a-t-il déploré. En effet, dans la chaîne de l’achat et de la distribution des vivres, on décèle des pratiques pas très catholiques. Des prestataires défaillants sont dénoncés auprès de l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) ; « malheureusement, les mêmes reviennent postuler aux marchés. Et à défaut de documents les suspendant, on n’y peut rien», s’est agacé le DAMSSE. En plus de la défaillance de certains fournisseurs, Roger Ilboudo a également déploré le retard dans la livraison des vivres et la mauvaise interprétation des textes liés aux procédures de passation des marchés. Tout en précisant que l’ASCE/LC est en train de mener deux audits dont un sur la gestion des cantines scolaires, le DAMSSE fait savoir que  pour une réussite des cantines scolaires, « l’Etat va, dans les prochains jours, engager de larges concertations entre tous les acteurs impliqués dans la gestion de la cantine, sensibiliser les fournisseurs sur le respect des clauses contractuelles, résilier les contrats des fournisseurs défaillants, sanctionner conformément aux textes en vigueur les fournisseurs défaillants et les acteurs indélicats, promouvoir et pérenniser les cantines endogènes à valeur nutritionnelle, mettre en œuvre le protocole d’accord gouvernement-CNSE, volet cantines scolaires, élaborer la stratégie nationale d’alimentation et de nutrition scolaire». L’essentiel, selon lui, est de parvenir à mettre en œuvre « l’initiative du président du Faso qui vise à assurer à chaque enfant burkinabè en âge scolaire, au moins un repas équilibré par jour».

Par Drissa TRAORE



Avec lepays.bf

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