A Cuba, les tubes de Michael Jackson version salsa
Michael Jackson en concert à Vienne (Archives)

 

La basse introductive annonce la chanson « Billie Jean » de Michael Jackson. Mais le son d’un güiro change le rythme, puis les tambours et les trombones annoncent l’arrivée de la salsa. En un instant, le public chavire.

 

Le responsable de cette reprise qui a transporté le public du Théâtre national de La Havane à l’occasion du 34e Festival de jazz, qui s’achève lundi dans la capitale cubaine, s’appelle Tony Succar.

 

Le musicien a convaincu les majors Sony Music et Universal Music Group qu’il pouvait conserver l’essence des succès planétaires du « Roi de la pop » en les reprenant en version latino, dans un album intitulé « Unity ».

 

« Unity est un hommage à Michael Jackson (1958-2009) que j’ai commencé une année après la mort du chanteur. Mais je n’avais pas de contacts dans l’industrie musicale, je n’étais qu’un étudiant », raconte Tony Succar, 32 ans, né au Pérou, mais installé à Miami depuis l’enfance.

 

Les choix du trentenaire sont audacieux : « Smooth Criminal » (Album Bad, 1987) et « I Want you Back » (Jackson 5, 1970) sont des salsas pures et dures, mais « Earth Song » (History, 1995) est repris avec les rythmes du lando, un style musical afro-péruvien.

Les titres ont été enregistrés en 2015. Il a ensuite fallu obtenir les droits.

« Ils ont tout refusé, mais à la fin, je suis allé moi-même au bureau de John Branca et je lui ai laissé une lettre avec le disque. Je lui disais : je voudrais que vous l’écoutiez avant de me refuser les droits », raconte le musicien, à propos d’un des exécuteurs testamentaires du chanteur américain.

« Au bout de trois semaines, il m’a dit « Tony, j’ai adoré, tu mérites d’avoir les droits », poursuit-il.

Décharge de timbales

De parents péruviens et musiciens, Tony Succar a commencé par jouer du piano, puis s’est consacré aux percussions. Diplômé en arts de l’Université internationale de Floride, il a été nommé aux Grammy Awards latino en 2018 pour un autre de ses projets.

 

L’album « Unity » compte avec la présence de stars de la salsa, comme les Portoricains Tito Nieves et La India, ou encore le chanteur américain, né à Cuba, Jon Secada.

 

Trois coups de baguette, puis aussitôt la cymbale. C’est l’heure de « Smooth Criminal » avec une décharge de timbales de Tony, qui semble s’extasier à chaque note. Le public danse entre les sièges du théâtre.

 

Lors de la dernière répétition mercredi, il manquait un guitariste pour exécuter l’introduction de « I Want you back ». Un musicien cubain d’une soixantaine d’années a été appelé. Il ne connaissait pas la chanson.

 

Après l’avoir écoutée sur un téléphone portable, il a pris son instrument, a cherché la note quelques secondes et s’est dit prêt à jouer. Magie d’une île de musiciens virtuoses.

 

Tony veut désormais défendre la salsa face à la déferlante de rythmes urbains. Il a commencé un nouveau projet avec des musiciens cubains. « Je suis là pour défendre la musique que j’aime », confie-t-il.

 

Avec AFP

Avec VOA Afrique

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