Secteur privé : « Les Gabonais restent encore totalement exclus (…) », selon Dieudonné Minlama Mintogo

Commentant l’actualité politique au Gabon avec les précédents évènements qui ont entaché l’image du pays, le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016, Dieudonné Minlama Mintogo, Président du mouvement politique Ensemble pour la République, remet en cause le rôle des Gabonais dans l’économie en évoquant la marginalisation dont ils sont victimes.

« Aucune mesure n’est prise pour permettre aux nationaux d’occuper certains pans de notre économie, en dehors de leur rôle principal de consommateur ». C’est le constant poignant effectué par le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016, Dieudonné Minlama Mintogo au cours d’une déclaration prononcée le week-end écoulé à la Chambre de commerce. Son constat résulte, selon lui, de la réalité du terrain. Laquelle réalité démontre que certains pans du secteur privé au niveau national restent et demeurent la chasse-gardée des expatriés. Le secteur du transport urbain bien que marginalement occupé par une infime partie de gabonais et celui du commerce des produits alimentaires, des biens d’équipements et autres tend à conforter la pensée de M.Minlama.

Comme une forme de segmentation définie, certains secteurs d’activités sont d’occupation exclusive des expatriés, et ce, depuis plusieurs années. C’est le cas du transport urbain partagé entre les Camerounais, les Nigérians, Togolais, Béninois et Ivoiriens pour ne citer que cet exemple. Si le boom pétrolier de 1973 explique ce délaissement avec le comportement de préférence affiché alors par les Gabonais, il faut tout de même reconnaître que les dirigeants qui se sont succédé au sommet de l’Etat sont dans une moindre mesure, responsables de cette situation. La population n’est pas en reste elle-aussi. Avant et depuis 1973, alors que le pays cherchait une voie économique, aucune politique d’encouragement responsable orientée vers les secteurs comme celui du commerce ou le transport n’a été mise en place.

Cela a eu une double conséquence aussi bien sur les capitaux que sur le développement des professions. D’un point de vue financier, cela a précipité la fuite en avant des capitaux vers l’étranger avec un appauvrissement national, en dépit des différentes crises économiques. A ce jour, on ne peut communiquer des sommes perdues par le Gabon avec la politique du laisser-faire dans certains pans de l’économie, mais il est clairement identifié que cela été préjudiciable pour l’économie nationale. L’autre conséquence, c’est le sous-développement des professions comme ‘’Commerçant’. A la lecture de ce qui précède, on comprend aisément que tout cela est de nature à envenimer la précarisation des sans-emploi dont la détresse se répercute dans les crises sociales et politiques.

En effet, avec un taux de chômage global d’environ 30% de la population active, l’accès exclusif des gabonais dans certains secteurs d’activité tel le transport urbain par exemple pourrait permettre de supporter les effets sociaux de la dégradation des offres d’emplois et pallier certaines insuffisances. Mais pour parvenir à une telle projection, il faut que les dirigeants prennent conscience de l’encadrement des secteurs à rentabilité urbaine en instaurant par exemple une politique de « protectionnisme ».


Michaël Moukouangui Moukala



Avec Gabon Eco

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