Le président soudanais Omar el-Béchir (G) et le président russe Vladimir Poutine. (Photo d'archives)

Le président soudanais Omar el-Béchir (G) et le président russe Vladimir Poutine. (Photo d’archives)

Le cours des évolutions dans le dossier syrien présage des événements surprenants. Le président soudanais « frériste » s’est déplacé à Damas pour une escale de quelques heures destinée à renouer les liens avec la Syrie: certains commentateurs y voient un contre-plan Russie/Résistance après l’échec de l’accord de Sotchi.   

Le président soudanais s’est rendu, lundi 17 décembre, à Damas où il s’est entretenu avec son homologue syrien. C’est la première visite d’un chef d’État arabe à Damas depuis sept ans (début de la crise syrienne).

El-Béchir a rappelé qu’un affaiblissement de la Syrie signifiait un affaiblissement du poids des pays arabes. « La Syrie a pourtant respecté, malgré tous les rebondissements de ces sept dernières années, les principes de l’Ummah arabe », a-t-il déclaré tout en revendiquant son appartenance au camp turco-qatari.

Il a affirmé que son pays resterait aux côtés de la Syrie pour défendre sa sécurité avant d’ajouter que le Soudan est prêt à fournir tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir l’intégrité territoriale de la Syrie.

Selon des analystes, El-Béchir fait là allusion à la disponibilité de Khartoum d’envoyer même des troupes militaires en Syrie. Cette proposition intervient à l’heure où des informations font état d’une tension réelle au sein de la coalition pro-Riyad au Yémen et de la volonté de Khartoum de s’en retirer, vu que la bataille de Hudayadah a laissé un très lourd bilan de pertes dans les rangs de l’armée soudanaise.

Le fait que le président soudanais évoque un possible engagement armé du Soudan en Syrie pourrait renvoyer à un « projet » bien plus vaste qu’une simple tentative de normalisation. D’ailleurs, le ministère russe des Affaires étrangères a, dans un communiqué, accueilli favorablement la visite d’un premier président arabe en Syrie depuis la suspension, en 2011, de l’adhésion de la Syrie à la Ligue arabe, souhaitant qu’elle puisse contribuer à la reprise de relations entre les pays arabes et Damas; dans la mesure où cette reprise aiderait grandement à la solution politique de la crise syrienne, conformément aux règles et principes internationaux et à la charte de l’ONU.

Des analystes estiment que la « piste soudanaise » pourrait offrir à la Syrie et ses alliés d’une part et à la Turquie de l’autre, un terrain d’entente, alors que l’accord de Sotchi n’existe presque plus et que les États-Unis et l’Otan ne cessent de multiplier provocations et agissements dans l’espoir de déclencher une guerre impliquant la Turquie et la Russie, non pas dans un camp mais dans deux camps adverses. Qu’Omar el-Béchir débarque à Damas à bord d’un avion Tupolev 154 du ministère russe de la Défense en dit long sur la mission que cet allié de Moscou dans la Corne de l’Afrique avait à accomplir.

Tentatives de normalisation d’Ankara

En effet, l’escale du président soudanais à Damas a eu lieu à peine quelques heures après que le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a affirmé au cours d’un important forum économique à Doha qu’une normalisation des relations avec Damas était possible si le président Bachar al-Assad parvenait à être réélu lors d’un scrutin « sain et démocratique ».

Cela ressemble à un appel de réconciliation lancé à l’adresse de l’État syrien, appel que cautionnerait la visite à Damas du président soudanais. Largement divergents ces temps-ci, c’est au Soudan que la Turquie et la Russie semblent vouloir tenter de trouver la solution à l’imbroglio d’Idlib. Cette solution devra en tout cas tenir compte de l’exigence syrienne exprimée très clairement par le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al-Moualem qui a annoncé, lundi 17 décembre, que la priorité du gouvernement syrien consistait à libérer la province d’Idlib.

Par Regardsurlafrique Avec Presstv



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