L’envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye, Ghassan Salame, à Rome le 9 juillet 2018.

Le référendum sur une nouvelle Constitution en Libye pourrait se tenir en février 2019, si les conditions de sécurité sont réunies, a annoncé jeudi le président de la Haute commission nationale électorale (HNEC).

« Il est possible d’organiser un référendum sur le projet de Constitution (…) vers fin février » 2019, a indiqué Imed al-Sayeh, président de cette instance basée à Tripoli dans une conférence de presse.

La première condition requise « a été remplie avec l’adoption d’une loi » sur le référendum par le Parlement élu et basé dans l’est du pays, « même si elle est incomplète et imparfaite », a indiqué M. Sayeh.

Il a toutefois précisé que le compte de la Commission était « dans le rouge », alors qu’elle avait besoin de 40 millions de dinars (environ 30 millions de dollars) pour mener à bien l’opération électorale.

L’organisation du référendum dépendra également de conditions de sécurité, « un défi majeur », selon M. Sayeh.

Devenu un repaire pour les jihadistes, le pays est miné par le chaos et les violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

La HNEC avait été frappée en mai dernier par un attentat meurtrier, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Quatorze personnes ont été tuées dans l’attaque, dont neuf employés de cette instance.

Après cette « attaque terroriste », la commission a subi de « lourdes pertes au plan humain mais aussi matériel », a rappelé M. Sayeh.

« Un plan sécuritaire complet est donc nécessaire (…) car la sécurité de notre personnel passe avant tout », a insisté le président de la HNEC.

La validation de la constitution par référendum devrait ouvrir la voie à des élections législatives et présidentielle en Libye, appelées à marquer la fin d’une interminable période de transition et à départager les camps rivaux dans ce riche pays pétrolier.

Deux autorités se disputent aujourd’hui le pouvoir en Libye: le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, et un gouvernement parallèle exerçant son pouvoir dans l’est du pays avec le soutien du puissant maréchal Khalifa Haftar.

La France avait poussé il y a quelques mois pour la tenue d’élections en Libye avant la fin de l’année, sans succès.

« Un processus électoral dans le pays avant le référendum sur la Constitution est simplement inconcevable », a dit M. Sayeh.

2,4 millions d’électeurs ont été déjà enregistrés par la HNEC, sur une population estimée à 6 millions d’habitants.

Considérée parmi les rares institutions crédibles et indépendantes du pays, la HNEC avait organisé les deux premières législatives en 2012 et 2014, réinstaurant cet exercice après 42 ans d’interdiction sous la dictature.

Avec AFP



Avec VOA Afrique

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