Revue de presse de la semaine du 05 au 11 novembre 2018

Revue de presse de la semaine du 05 au 11 novembre 2018

L’amnistie du Président de la République, le conflit à l’extrême nord du pays et la mise aux arrêts du musicien Ngueita Alfred, alias N2A Téguil, sont les sujets qui ont retenu l’attention des différents organes de presse tchadien.

L’amnistie du Président de la République aux rebelles lors de la proclamation de la 4ème n’a-t-elle pas bénéficié à certains ex-rebelles ? C’est la question que les organes de presse se sont posés cette semaine. D’un côté, Acheikh Ibn-Oumar, l’ex-rebelle qui rentre après vingt ans d’exil, de l’autre Abdelkader Baba Ladée et autres toujours en prison. La question reste posée et les journaux commentent diversement cette amnistie. « Une prétendue amnistie de la 4ème République : une pure malice, une vraie fausse hypocrisie ou un piège à con ? », lance Le Visionnaire. Pour l’hebdomadaire qui se défend de faire l’apologie de lutte violente ou armée, s’il faut continuer à persécuter les prétendus ex-rebelles, ceux qui combattent le régime par les armes n’ont pas souvent torts. « S’ils s’obstinent dans cette logique suicidaire, c’est qu’ils craignent parfois l’hypocrisie, la malice de nos gouvernants qui manquent de sincérité et ne respectent pas souvent la parole donnée quand il faut faire la paix des braves avec les frères combattants », annonce-t-il. L’hebdomadaire de s’interroger : « Comment avoir le courage d’accepter une main tendue lorsqu’on manque d’égards et d’humanisme vis-à-vis de ceux qui, si d’une manière ou d’une autre, à une époque de leurs vies, ont commis des actes répréhensibles continuent à être traités des parias de la société même lorsqu’ils sont manifestement inoffensifs ?» ? Pour lui, « il faut peut-être apprendre encore à nos geôliers qu’il faut détacher l’acte du citoyen prisonnier qui peut être condamnable de celui de la personne qui, en étant prisonnier, entame un processus de socialisation et continuera un jour à être utile pour la société ». «Acheikh Ibn-Oumar : le retour au bercail et après ? », renchérit La Voix qui annonce que les mobiles de ce retour sont vagues. « Contribution à l’amélioration de la pacification du Tchad et transmission d’expériences à la génération montante. Rien de plus », conclut-il. Le procès annonce: « la fin de25 ans de lutte en exil pour un homme politique : Acheikh Ibn-Oumar est de retour au bercail ». Le quotidien de rappeler que c’est en juillet dernier ce mathématicien a annoncé sa volonté de rentrer. « Je n’ai pas de rôle particulier à jouer. Je crois que chacun a le devoir de contribuer à l’amélioration de la pacification de la société », rapporte-t-il. « Retour au bercail pour l’opposant Acheikh Ibn-Oumar », complète Espace-Culture qui note que cet opposant historique renonce ainsi à plus d’une vingtaine d’années d’exil politique.

« N2A fait pleurer les agents de l’Ans », lance le trimensuel Espace-Culture qui précise que  l’album populasoon gay koor serait interdit. «Pour les autorités, c’est un appel à la révolte et une incitation à la haine. Après audition, l’artiste a été présenté devant le Procureur qui s’est rendu à l’évidence que les charges ne sont pas suffisantes », ajoute-t-il. « Population gay koor : un maxi single qui ôte le sommeil », renchérit L’Observateur. Pour l’hebdomadaire, ‘’Population gay koor’’ en arabe de Bongor qui signifie ‘’la population pleure’’ est un maxi single audio de cinq titres qui nous livre, sur fon de rythme propre, ôte le sommeil aux gouvernants. « Le rappeur a utilisé sa plume pour écrire et crier haut les souffrances du peuple tchadien, victime de ses dirigeants qui ne pensent qu’à leurs panses », note-t-il. La mise aux arrêts que La Voix qualifie de : «  intimidation et menaces sur les leaders d’opinion ». Selon cet hebdomadaire, ni la signature d’un accord entre gouvernement et syndicats moins encore le musèlement des artistes et des voix discordantes qui métraient fin aux peleurs de la population. « Arrêter un artiste pour avoir dénoncé les différents maux dont souffre la population au motif qu’il appellerait à une incitation et un soulèvement populaire est une farce. C’est de la diversion », ajoute-t-il. Face à cette arrestation, Le Pays s’exclame : « il ne faut pas se taire ». Pour votre hebdomadaire, en interpellant N2A, le pouvoir ou son bras séculier l’appareil judiciaire ne fait que faire grimper la côte de popularité d’un artiste qui n’était connu jusque-là que des seuls mélomanes. « Il montre aussi le caractère illégitime qui installe une propension à la répression. Pour ceux qui ne le savaient pas ou faisaient semblant, la 4ème République a consacré le retour de la dictature. Nous y voilà », martèle-t-il.

« Dans l’extrême nord : la guerre pour l’or », lance La Voix. Selon cet hebdomadaire, l’extrême nord du pays est à feu et à sang. « Officiellement, il se dit que l’armée tente d’en chasser les rebelles qui l’assiègent avec pour objectif de marcher sur la capitale. Et il n’y a pas qu’eux. Plusieurs groupes dangereux écument la province du Tibesti », rapporte-t-il. « Rébellion et guerre de l’or », renchérit Espace-Culture. Pour le trimensuel, « au 11ème jour de l’opération de l’armée contre les habitants de Miski, à l’extrême nord du Tchad, de tirs sporadiques et le broum-broum d’hélicoptère qui ramasse les victimes des mines se font entendre de temps à autre, amis la situation reste très tendue et pourrait basculer d’une minute à l’autre ».

Stanyslas Asnan

 



Avec LePaysTchad

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