L’inconstant Monsieur Félix Tshisekedi
L’inconstant Monsieur Félix Tshisekedi

Depuis des semaines, le doute est permis sur l’unité de l’opposition congolaise.

Depuis cet été, l’UDPS semble s’être lancée sur une route parallèle aux autres partis de l’opposition même si Félix Tshisekedi n’osait pas rompre complètement ses liens avec certains de ses partenaires.

L’UDPS a toujours martelé qu’elle enverrait son candidat à la présidentielle. Et ce candidat, depuis cet été, c’est Félix Tshisekedi malgré les doutes qui pèsent sur la réalité de son diplôme supérieur.

L’UDPS martèle aussi, depuis quelques semaines, qu’elle est prête à participer au scrutin, même avec la machine à voter, ce qui est contraire à la position commune des autres principales formations de l’opposition. Une position qui a été répétée par les sept leaders réunis le week-end dernier à Genève.

Lors de ces 72 heures passées à négocier, les sept opposants sont parvenus non sans difficulté à surmonter leurs divergences.  Au sortir de la conférence de presse qui annonçait la désignation de Martin Fayulu comme candidat unique de l’opposition, Félix Tshisekedi annonçait qu’il allait expliquer son choix à son parti et qu’il devrait comprendre.

Félix a désigné Fayulu

Avant cela, dimanche 11 novembre, les sept leaders de l’opposition se sont retrouvés à huis-clos pour tenter d’arracher un accord sur le nom du candidat unique. La facilitation de la Fondation Kofi Annan a proposé un vote à deux tours. Le premier était réservé aux quatre candidats autorisés à participer au scrutin (Tshisekedi, Kamerhe, Fayulu, Matungulu). Les candidats ne pouvaient voter pour eux-mêmes. A ce petit jeu, Kamerhe et Tshisekedi se sont auto-exclus en votant pour les « petits » candidats , tandis que ces petits candidats votaient entre eux.

Du coup, en finale, quand les trois candidats exclus de la course à la présidence sont arrivés pour participer au second tour, ils n’avaint plus le choix qu’entre Fayulu et Matungulu, au grand étonnement de l’un d’entre eux auquel Félix a expliqué qu’il s’agissait d’un choix démocratique.

Quelques heures plus tard, le discours a diamétralement changé. Félix Tshisekedi a repris sa signature dans une interview de quatre minutes sur Top Congo où il tente de justifier son geste par son investissement politique, le respect de la base et le risque que faisait courir la signature de cet accord sur « sa carrière politique ». Pas un mot sur le programme. Pas un mot sur le peuple congolais. Tshisekedi, en faisant ainsi marche arrière, fait les affaires du pouvoir en place. Un pouvoir qui a pourtant massacré le peuple des Kasaï dont se revendique Félix Tshisekedi.  Des dizaines de fosses communes, des milliers de morts, des dizaines de milliers d’exilés. Mais pas un mot pour ce drame dans une interview enregistrée,  filmée et largement répandue sur tous les réseaux sociaux.

Une légèreté et une inconstance qui rappellent les marivaudages successifs des cadres du parti depuis l’été 2016, avec les négociations pseudo secrètes à Ibiza et Venise, sans oublier que l’UDPS a déjà donné deux Premiers ministres à Joseph Kabila depuis que celui-ci est hors mandat.

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Avec La Libre Afrique

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