Dans un centre de traitement Ebola à Beni en RDC, le 14 octobre 2018. (VOA/Charly Kasereka)

La riposte contre l’épidemie d’Ebola continue en RDC. Déclarée depuis le 1er août dernier, Ebola a déjà fait au moins 139 décès sur le 217 cas signalés dans la région de Beni et Ituri dans le nord-est du pays.

Le défi majeur pour les équipes des experts sur le terrain reste l’insécurité dans cette région. Les équipes médicales sont obligées d’être escortées par l’armée et les Casques bleus pour aller sensibiliser ou vacciner la population dans certains endroits.

De nombreux villages ont été vidés de leurs habitants, soit par peur ou après une attaque armée des islamistes de l’ADF ou les mai-mai.

Dans un centre de traitement Ebola à Beni en RDC, le 14 octobre 2018. (VOA/Charly Kasereka)

Dans un centre de traitement Ebola à Beni en RDC, le 14 octobre 2018. (VOA/Charly Kasereka)

Difficile donc aux équipes des médecins ou sensibilisateurs de traverser ces zones pour aller vacciner ou récupérer les cas suspect d’Ebola.

Les tensions sociales bloquent souvent le travail des expert, comme l’explique le docteur Njoloko Tambwe Bathé, directeur de la riposte à VOA Afrique.

Sur le terrain, l’armée congolaise et les casques bleus de la mission onusienne en RDC sont sur tous les fronts, mais restent pessimistes.

Des militaires FARDC dans la foret de Beni en RDC, le 14 octobre 2018. (VOA/Charly Kasereka)

Des militaires FARDC dans la foret de Beni en RDC, le 14 octobre 2018. (VOA/Charly Kasereka)

Le porte-parole de l’armée à Beni, l’officier Mak hazukayi souligne que « les Fardc combattent contre les ADF, Mai Mai et il y a Ebola qui nous guette qui inquiete nous tous. Nous sommes obligé de d’égrainer quelques militaires pour les mettre à la disposition des équipes de riposte. »

Un soutien régional est donc plus que jamais important, souligne le maire de la ville de Beni, Nyonyi Bwanakawa, qui explique que le phénomène ADF perdure à cause d’un relief montagneux et une forêt dense autour de Beni.

« Les ADF sont une mosaïque des nationalités qui se cache dans la foret », selon lui. « Nous avons toujours sollicité l’intervention de la communauté internationale ».

« Si aujourd’hui c’est Beni qui paye les frais, demain se sont tous les pays de la sous-région de grands lacs qui seront embrasés par le phénomène », prévient-il.

Depuis quatre an, l’armée fait face à ce qu’elle appelle « guerre asymétrique » contre la rébellion d’islamistes Ougandais ADF opposée à l’actuel président ougandais Yoweri Museveni, depuis, les membres de ce mouvement ont érigé leur base arrière dans la région de Beni.

La société civile locale et l’ONU les accusent d’avoir tué au moins 800 civils et kidnappé plusieurs dizaines de personnes. Cela fait plus de deux mois maintenant que la région est confronté à l’épidemie d’Ebola.

Dans son bulletin quotidien des informations liées à la riposte daté de ce mardi 16 octobre, le ministère congolais de la santé renseigne que 142 décès ont été enregistrés sur le 220 cas signalés avec plus de 18.464 personnes vaccinées en province du Nord-Kivu et celle de l’Ituri voisine.

Charly Kasereka, envoyé spécial de VOA Afrique à Beni



    Avec VOA Afrique

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