Au mois de juin dernier, le Conseil d’État a annulé l’élection frauduleuse de Me Ntoutoume Lubin en tant que Bâtonnier de l’ordre des avocats du Gabon. Et ce, suite à la saisine en contestation introduite par Maîtres Jean Pierre Akumbu M’Olouna et Gilbert Eranga, et portant sur la liste électorale sur la base de laquelle ce dernier avait été élection avait élu le 31 mars 2018. Ce qui n’a pas été du goût de l’intéressé, qui, sous sa robe d’avocat, policé, port altier et bien sous rapport n’apprécié pas qu’on lui fasse obstacle ou mette en mal ce qui lui tient à cœur. Depuis cette invalidation non digérée, simple lubie, question de prestige, de fierté mise à mal  ou tout autre, toujours est-il que l’homme s’est promis coûte que coûte de récupérer son poste perdu.
Justice/Barreau du Gabon: Quand Maître Lubin Ntoutoume viole la loi

Malgré cette décision, il a continué à faire de la résistance contre le Bâtonnier intérimaire qui avait été désigné en la personne de Maître Norbert Issialh. Il a continué à poser des actes en faisant fi de l’arrêt du Conseil d’Etat alors même qu’il s’agit d’une décision qui est revêtue de l’autorité de la chose jugée. Il a continué à manipuler les fonds des avocats alors même qu’il ne pouvait plus le faire.

Nul n’est censé ignorer la loi et surtout pas celui qui en est l’illustre représentant. Passons !  Personne n’est parfait. Aujourd’hui, on se rend compte que le Conseil d’État avait bien tranché puisque Me Ntoutoume a régularisé ses cotisations dont il ne s’était pas acquitté.

Il a d’ailleurs déposé sa candidature à nouveau au poste de Bâtonnier. Le pire dans cela, c’est que Me Ntoutoume s’est pointé à la rentrée solennelle des cours et tribunaux alors même qu’il n’est pas Bâtonnier.

 « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ». L’influent Me Ntoutoume Lubin ne peut exiger de l’exemplarité des justiciables ordinaires et ne pas s’y astreindre lui-même.  Qu’il explique aux Gabonais, comment quelqu’un comme lui, qui aspire à diriger les avocats peut-il violer la loi en toute connaissance de cause? Comment peut-il ne pas exécuter les décisions de justice. « Exemplarité où vous cachez-vous? »

Les ambitions individuelles sont d’ordre du privé sauf quand elles viennent empiéter voire déborder dans le champ public et ainsi impacter négativement le fonctionnement d’une institution comme le barreau du Gabon. Les Gabonais ont déjà une piètre image des femmes et hommes de justice, il ne sert à rien d’en rajouter. Question légitime après ce qui précède:  Quel est le calendrier caché de cet avocat dont l’épouse est commerçante et qui se trouve ainsi dans une situation d’incompatibilité ?

Sa situation personnelle l’oblige-t-il à tout essayer et à utiliser tous les moyens possibles à rester Bâtonnier, alors même qu’il viole allègrement les règles essentielles de la profession ?   Pourquoi veut-Il se cacher derrière son petit doigt ?

Encore une fois, on rappelle un fait important: Me Lubin Ntoutoume a initié des recours qui se sont soldés par des échecs tant devant le Conseil d’État que devant la cour Constitutionnelle. Il est temps que lui, l’homme de loi respecté par l’ensemble de sa profession et au-delà, tire les leçons qui s’imposent, il en va de sa crédibilité. 

Anne Marie DWORACZEK-BENDOME
3/10/2018

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