Elections couplées : Quelles chances pour les Indépendants ?

Ils ont posé leurs candidatures presque dans toutes les circonscriptions électorales. Que ce soient les législatives ou les locales, les élections couplées des 6 et 27 octobre prochain enregistrent une pléthore de candidatures indépendantes qui comptent désormais reconfigurer le visage de l’Assemblée nationale gabonaise. Mais quelle chances disposent-elles dans un régime politique où seules, les formations politiques ont toujours le vent en poupe que les cavaleries individuelles ?

On se croirait encore au début des années 1993, avec de l’avènement du pluralisme politique où la première élection présidentielle « démocratique » la même année enregistra un foisonnement de 13 candidatures. Après avoir longtemps boycotté ou même ignoré les élections politiques et locales du fait de leurs résultats souvent taxés de frauduleux à l’avance, les législatives et locales d’octobre prochain passionnent aussi bien les partis politiques, les organisations de la société civile que les candidats indépendants. D’où le nombre important des candidats indépendants dont certains sont des transfuges ou bannis politiques. A y regarder de près, cet engouement est suscité par un contexte politique favorable à l’éclosion des ambitions électorales des différentes couches de la société.

Lequel contexte est essentiellement rythmé par la nouvelle loi électorale, élaborée sur recommandation des résolutions du dialogue d’Anogodjé. Avec un scrutin désormais à deux tours pour toutes les élections politiques, cela ne peut qu’attiser les appétits de tous ceux qui y voient là enfin une chance de figurer sur les bancs du palais Léon Mba. Surtout avec l’augmentation du nombre des parlementaires qui passe désormais de 120 à 143. Toujours au chapitre du contexte politique favorable, on peut également ajouter la dissolution, fin avril dernier, de la dernière législature qui a fonctionné pendant plus d’un an durant dans l’illégalité absolue, son mandat ayant expiré depuis janvier 2017.

L’affaiblissement des partis traditionnels

Outre ces raisons, il faut également mentionner les tensions nées de la dernière présidentielle. Tensions ayant débouché sur le dynamitage de l’opposition, avec d’un côté, les radicaux proches de Jean Ping qui rejettent systématiquement toute participation à ces élections, et de l’autre, les modérés qui acceptent d’y aller. De son côté, le parti démocratique gabonais, (PDG), au pouvoir, souvent accusé de machine de fraude avec ses alliés de la majorité, ne semble, lui non plus en bonne posture. Car affaibli par le revers de la dernière présidentielle dans six des neuf provinces du Gabon, le PDG devra batailler dur, voire même très dur pour disposer d’une majorité, qu’elle soit absolue ou relative, s’il veut éviter une cohabitation avec l’opposition.

Tout cela conjugué, donne à l’Assemblée nationale, le visage d’une institution nouvelle, avec des règles d’élections tout aussi nouvelles qui stimulent la confiance de tous ceux qui espèrent disposer d’au moins un siège, sinon plus. Devant cette mauvaise posture des partis politiques, tous bords confondus, Et vu le caractère de la bataille qui s’annonce déjà ouverte entre les différents candidats, il y a risque, au soir du 27 octobre, de voir le Palais Léon Mba arborer d’autres couleurs que celles d’une majorité traditionnellement absolue du PDG. Et c’est en cela que réside la chance des Indépendants et autres candidats de la société civile qui ont décidé de prendre part à la bataille.


Leno KOLEBA



Avec Gabon Eco

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