PRESIDENCE DU FASO  :   Qui en veut au journal « Le Pays » ?

Chers amis, il y a un constat que je fais et que je voulais partager avec les uns et les autres afin d’avoir la conscience tranquille. En effet, je remarque que depuis l’arrivée de Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir, le choix des journalistes devant l’accompagner dans ses missions hors du pays, se fait par copinage et que sais-je encore ? Je ne sais pas pourquoi, mais le constat, malheureusement, crève les yeux. Avant, sous Blaise Compaoré, on sait que les missions se faisaient à tour de rôle au niveau des médias privés. Mais depuis que Roch est arrivé, les choses ont changé négativement. Pour quelle raison, je ne saurais le dire. Toujours est-il que j’ai le sentiment très fort qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond et qui ressemble même à une cabale. Car, pendant que certains médias sont à leur troisième ou quatrième sortie avec le chef de l’Etat, tel n’est pas le cas pour le journal « Le Pays ». Pourquoi cette forme de discrimination ? Je ne saurais répondre. Ce dont je parle ici,  concerne seulement les médias privés. Je ne voulais pas en parler mais à la réflexion, je me suis dit que se taire face à une telle injustice, n’est pas la solution. Cela dit, je ne suis pas en train de mendier ou de revendiquer quoi que ce soit. Je veux seulement prendre l’opinion à témoin. Qu’est-ce que « Le Pays » a fait à la présidence du Faso pour mériter un tel traitement ? C’est la question que je me pose. Tenez-vous bien. Pour le Traité d’amitié et de coopération (TAC) qui s’est tenu en fin juillet dernier, à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire,  le président du Faso a voyagé avec plusieurs journalistes. Parmi eux, il n’y  avait aucun du journal  « Le Pays ». Certes, d’aucuns me diront que « Le Pays » avait un journaliste à Yamoussoukro. Je dis oui. Il y était sur invitation du ministère des Affaires étrangères à qui je rends d’ailleurs un vibrant hommage puisque lui, au moins, fait l’effort d’observer une rotation au niveau des médias privés.

 

« Si ce n’est pas de la discrimination, c’est quoi ? »

 

D’autres organes y étaient également sur invitation du même ministère mais cela n’a pas empêché la présidence du Faso de voyager avec d’autres journalistes des mêmes organes. Si fait que certains se sont retrouvés à deux du même organe de presse à Yamoussoukro. De ce point  de vue, il faut saluer aussi l’entourage du Premier ministre  qui, vis-à-vis de la presse privée, ne s’est jamais inscrit dans cette logique discriminatoire. J’avais tenté  de banaliser la chose jusqu’à ce que j’apprenne, de sources diplomatiques, que Roch Marc Christian Kaboré irait à Beijing, en Chine, en septembre prochain, avec encore une dizaine de journalistes. Là aussi, « Le Pays » n’en fait pas partie. Dites-moi, bonnes gens, si ce n’est pas de la discrimination, c’est quoi ? J’ai du mal à comprendre que dans le paysage médiatique actuel du Burkina, on puisse citer dix organes  de presse sans « Le Pays ».

 

« Il y a des gens, dans l’entourage du chef de l’Etat, qui sont hostiles à la critique, qui sont uniquement préoccupés par leur ego »

 

Je veux que l’on me dise exactement ce qui se passe. Car, pour autant que je sache, « Le Pays », tout comme d’autres organes de presse de la place, couvre autant qu’il peut, les activités du président du Faso, qui se déroulent à la présidence et partout ailleurs sur le territoire national. Sur ce point, on ne peut reprocher quoi que ce soit au journal « Le Pays ». En tout cas, je me refuse à croire que c’est la position parfois critique du journal qui lui vaut cette mise à l’écart. Je le dis parce que je sais qu’il y a des gens, dans l’entourage du chef de l’Etat, qui sont hostiles à la critique, qui sont préoccupés par leur ego, qui ne pensent qu’à leur panse, à leurs intérêts matériels, financiers, alimentaires, etc. Qui sont prêts à brouiller les relations entre le président du Faso et des personnes physiques et morales pour servir leur subjectivité, toujours plus vorace, même si cela doit nuire plus tard au chef de l’Etat et à la République. Je ne citerai pas de noms, mais je sais que certains d’entre eux se reconnaîtront dans mon propos. Qu’ils se mouchent d’ailleurs, s’ils le peuvent. Mais une chose est sûre, le journal sera toujours  critique, même très critique, et cela, dans l’intérêt supérieur du peuple burkinabè. Je pressens qu’après mon propos, « Le Pays » sera davantage discriminé, voire ostracisé. Mais cela m’indiffère. Pourvu que je dise publiquement ce que j’ai dans les tripes car, trop c’est trop ! Toutefois,  je me console à l’idée de penser que le président du Faso n’est probablement pas au courant de tous ces micmacs et que sa vigilance a été souvent prise à défaut par ces éléments inciviques et nuisibles de son entourage. En tout état de cause, en Afrique, l’entourage a toujours été la corne de salut du dirigeant mais aussi l’instrument imparable de sa perdition.

« Le Fou »



Avec lepays.bf

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