Discours à la Nation/Insécurité : Omission ou banalisation du phénomène ?Alors que la criminalité prend chaque jour de l’ampleur notamment à Libreville, le Président de la République, Ali Bongo Ondimba n’a pipé aucun mot sur le phénomène, lors du dernier discours à la nation, prononcé le 16 août courant à l’occasion de la célébration du 58e anniversaire de l’indépendance du Gabon.


Les villes gabonaises changent et emportent avec elle le souvenir des lieux autrefois paisibles. L’entrée dans le nouveau millénaire a été pour beaucoup dans la montée du grand banditisme en zone urbaine. Les habitudes tout comme les pratiques ont, du fait des nouvelles tendances connues leur temps de gloire. C’est le cas de la délinquance juvénile, pire le grand-banditisme qui a dangereusement pris de l’ampleur, au point que plus « un » jour ne passe sans que l’on enregistre des cas d’agressions, violes et autres homicides, et ce, pratiqués par des jeunes.


Ce qui pose un problème, surtout que le pays consacre environ 30% de son budget en équipement militaire. Comment comprendre alors la montée du grand-banditisme ? Plus inquiétant encore, devant la montée en puissance du phénomène, aucune initiative publique ni mesures d’urgences n’ont été prises pour rassurer voire protéger les populations. De nombreuses personnes et familles sont des victimes ambulantes des délinquants, sans que cela apparemment n’émeuve les autorités. Récemment, des étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB), de l’Institut Universitaire des sciences de l’organisation (IUSO) et de l’Université des sciences de la santé (USS) ont été assassinés à coups de poignard.


La loi de l’omerta

De nombreuses personnes sont d’avis que les autorités sont aphones à la détresse des populations. Une perception plausible, du moins au regard du silence de la puissance publique sur la question. En atteste, le récent discours à la Nation prononcé par le Président de la République, Ali Bongo Ondimba. Dans ledit discours, le premier magistrat du Gabon n’a pas abordé la question, alors que ses administrés attendaient une condamnation, mieux des mesures fortes visant à pallier le phénomène. Ce silence laisse perplexe plusieurs Gabonais, surtout que des meurtres ont été perpétrés peu avant la célébration de la fête de l’indépendance.

« Le président de la République a manqué à un devoir. Celui de rassurer les populations sur la monté en puissance du banditisme juvénile. Il est vrai que les sujets figurant dans son discours ont toute leur importante, mais l’insécurité vécue par les Gabonais actuellement surtout à Libreville est une question urgente », lance sans ambages un concitoyen ayant requis l’anonymat. Reste aux autorités compétente de prendre le problème à bras-le-corps.


Michaël Moukouangui Moukala

Avec Gabon Eco

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

For security, use of CloudFlare's Turnstile service is required which is subject to the CloudFlare Privacy Policy and Terms of Use.

I agree to these terms.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.