Présidentielle en RDC: pour la majorité présidentielle, Jean-Pierre Bemba serait inéligible

Le sénateur Jean-Pierre Bemba pourrait tomber sous le coup de l’article 10 de la loi électorale, qui dispose que les personnes condamnées par un jugement irrévocable de corruption sont inéligibles, a déclaré le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), Alain Atundu Liongo, lors d’une conférence de presse animée vendredi 27 juillet à Kinshasa.

« La MP s’est associée à la joie légitime de la famille et des partisans de Bemba lorsque sa libération a été annoncée. Mais l’émotionnel ne remplace pas le droit. Ce n’est pas parce qu’il y a une euphorie autour de sa libération et de son arrivée prochaine que les articles de la loi qui s’imposent à tous les prétendants à tous les niveaux que ce soit ont perdu de leur validité », indique André Alain Atundu.

Il rappelle que la subornation de témoins, pour laquelle le leader du MLC a été condamné par la Cour pénale internationale (CPI), est une altération de la volonté et de la conscience du témoin par des moyens condamnés par la loi.

« Il a été libéré pour les crimes contre l’humanité, etc. mais pour subornation des témoins, il a été condamné. Le fait d’être condamné suffit. Ce qui reste maintenant, c’est de déterminer la durée de la peine », argue le porte-parole de la MP.

Il précise que la RDC assume les décisions, coulées en arrêts définitifs, de la CPI dont elle est membre à part entière. 

« L’affaire principale n’existe plus »

En réaction, la secrétaire générale du MLC, Eve Bazaiba, affirme que la MP n’a pas qualité de spéculer sur les droits civils et politiques du sénateur Jean-Pierre Bemba.

« De Basoko où je me trouve pour déposer ma candidature, je suis ahurie de constater que cette association privée qui n’a pas qualité de spéculer sur quoi que ce soit en matière de droit civil et politique de M. Bemba s’est permis de le dire. Leur chef et autorité morale Joseph Kabila Kabange est fin mandat depuis 2016. En qualité de quoi, il continue d’être à la tête du pays? C’est ça le plus important pour eux », estime Eve Bazaiba.

Selon elle, l’affaire de subornation de témoins ne peut pas avoir d’impact sur le dépôt de la candidature de M. Bemba à la présidentielle du 23 décembre 2018.

« M. Bemba a été libéré par rapport à l’affaire principale, et le dossier de l’affaire subsidiaire est greffée à la principale qui n’existe plus. On ne peut plus spéculer sur l’affaire subornation des témoins par la même occasion », a rétorqué la secrétaire générale du MLC.

L’affaire de subornation de témoins a été « greffée » sur l’affaire principale des crimes contre l’humanité commis en Centrafrique, pour laquelle l’ex-vice-président le RDC a été acquitté, a expliqué Eve Bazaiba.

 



Avec Radio Okapi

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

For security, use of CloudFlare's Turnstile service is required which is subject to the CloudFlare Privacy Policy and Terms of Use.

I agree to these terms.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.