CONFERENCE NATIONALE SUR LE SYSTEME DE REMUNERATION   :  La CSFP et la CGT-B  dénoncent « la stigmatisation des agents publics »

 

La  CSFP et la CGT-B ont tenu conjointement une conférence de presse le 28 juin  dernier. L’objet de cette conférence  portait sur « la conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat »,  tenue les 12, 13 et 14 juin  2018. Au cours de ladite conférence, les deux organisations  ont donné leur lecture de la situation.   Les deux   entités syndicales dénoncent « la stigmatisation des agents publics ». Pour eux,   il n’est pas question  de remettre en cause les acquis démocratiques et sociaux  des travailleurs.

 

Dans une correspondance en date du 29 mai 2018, adressée au Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, la CSFP écrivait ceci : « Nous vous suggérons modestement de reconsidérer votre démarche en donnant aux travailleurs de la Fonction publique, à travers leurs organisations syndicales, toute leur place dans un cadre de discussion approprié avec leur employeur qu’est l’Etat». Malheureusement, constate la CSFP  à travers Souleymane Badiel, SG de la F-SYNTER et porte-parole de la CSFP, cette correspondance n’a jamais eu de suite. En lieu et place de la réponse à lui adressée par les deux syndicats, le Premier ministre, dans une conférence de presse tenue le 11 juin 2018, disait ceci : « Certains syndicats refusent le dialogue pour des raisons que nous ignorons». Souleymane Badiel et ses camarades pensent que le Premier ministre et son gouvernement ont l’expression « dialogue social » à la bouche mais visiblement, ne développent aucune attitude de « responsables prêts au dialogue  sérieux». En effet, pour ces deux leaders syndicaux, ce terme représente, pour le pouvoir, un slogan plus qu’une conviction. Selon toujours M. Badiel et ses camarades, la conférence nationale sur le système de rémunération  tenue les 12 ,  13 et 14  juin derniers a totalement occulté la principale question de fond qui impacte négativement la gestion de la richesse nationale dont les salaires des agents publics, les nombreux crimes économiques impunis qui ont jalonné le parcours du régime déchu et qui reprennent de la vigueur sous le pouvoir du MPP et associés. Et la CSFP et la CGT-B de s’interroger : « Que veulent-ils cacher et qui veulent-ils protéger ? Quel véritable développement peut- on asseoir sans que l’on ait le courage et l’honnêteté de s’attaquer à ces questions ? »  Souleymane Badiel et ses camarades de la CSFP et de la CGT-B constatent qu’au sortir de cette conférence nationale sur le système de rémunération,  le pouvoir a choisi de ne pas prendre en compte les positions de la majorité et des syndicats les plus représentatifs de la Fonction publique. La Coordination des syndicats de la Fonction publique et la CGT-B ont  alors affirmé que depuis lors,  la situation demeure en l’état. Pour eux, la seule alternative pour évoluer sur les questions salariales des agents publics réside dans l’examen, par le gouvernement, de la plateforme minimale de la CSFP portant, entre autres, sur le respect des libertés, l’amélioration des conditions de vie, le règlement des dossiers de crimes économiques, la tenue d’une rencontre sur la richesse nationale et sa gestion, etc.,  et adressée le 6 juin 2018  aux autorités en vue d’ouvrir un dialogue responsable, franc et productif. Pour la CSFP et la CGT-B, toute autre manœuvre ne peut qu’annoncer à court ou long terme une détérioration généralisée du climat social dans les secteurs publics. Souleymane Badiel et ses camarades s’opposent aux recommandations  sorties des conclusions de la conférence  et qui  remettent  en cause les acquis démocratiques et sociaux des travailleurs,  à savoir l’encadrement du droit de grève des fonctionnaires et agents de l’Etat, la réorganisation et l’encadrement par des dispositions législatives du système de rémunération des agents publics y compris leur mécanisme de révision, l’exclusion des négociations sectorielles relatives aux revendications sur les traitements salariaux au profit de négociations collectives, le fait de tenir compte du ratio communautaire pour la politique de fixation des éléments de rémunération, l’imposition de tous les revenus conformément à la loi notamment l’application de l’IUTS sur les indemnités, ajouté à tout cela la diminution drastique des effectifs de recrutement aux concours directs session 2018 que le pouvoir évalue à 40%.  Cet état de fait, selon les deux syndicats,  laisse toute la latitude au pouvoir de définir les mesures à mettre en œuvre suivant les orientations de sa politique.

Ben Issa TRAORE

 

 



Avec lepays.bf

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